Données
statistiques
En 2002, en France, le taux d’allaitement
à la naissance a atteint 54,6% contre 45,6% en 1995
Ce taux a augmenté de 45,6% en 1995 à 46,4% en 1996 puis
48,8% en 1997. Il est revenu à 48,3% en 1998 avant de passer le
cap de 50% en 1999. Il continue sa progression avec 52,3% en 2000 et 54,5%
en 2001.
Parallèlement, les naissances sont en augmentation régulière
depuis la fin 1997. Elles se maintiennent depuis la fin de l’an
2000 à un niveau élevé soit 796 000 naissances
en 2002.
C’est donc globalement, en France, de plus en plus de femmes qui
commencent un allaitement.
Et pourtant, dans une étude effectuée en 2002 sur la
prévalence de l’allaitement à la naissance dans
23 pays européens(chiffres 2000 +/- 3 ans), 15 ont une prévalence
à la naissance supérieure à 90%, la France, avec
53%, arrive dans les trois derniers…
Des disparités régionales évidentes
Ces chiffres, concernant le taux d’allaitement à la naissance,
sont recueillis à partir du certificat de santé obligatoire
du 8ème jour du nouveau-né. Leur analyse met en évidence
de fortes disparités régionales et départementales.
En 2000, quand le taux national est à 52,3%, il est en fait
de 68,9% pour Paris et seulement de 34,4% pour la Somme.
Dans le Morbihan une campagne de promotion de l’allaitement, orchestrée
par l’association Naître en Morbihan, le Conseil Général
et la Caisse Primaire D’assurance Maladie, a permis au taux d’allaitement
de passer de 22% en 1995 à 42,3% en 2000 et 46,7% en 2001.
Et après ?
Le certificat de santé du 9ème mois de l’enfant comporte
bien une case “ durée de l’allaitement ” mais
cet item est souvent mal renseigné. Il est donc peu exploité
au niveau des régions et totalement inexploité au niveau
national. Difficile donc de savoir officiellement ce qui se passe après
le 8ème jour…
Dans le Rhône, en 2000, on estimait que 29% des allaitements
étaient abandonnés au cours des trois premières
semaines et 29% entre trois semaines et trois mois. Autrement dit moins
de la moitié des mères qui donnaient le sein à
la maternité le faisaient encore au-delà de trois mois.
Dans le Morbihan, en 2001, 65% des bébés allaités
à la naissance étaient encore au sein à deux mois
et la durée moyenne d’allaitement maternel est passée
à 18,5 semaines alors qu’elle était estimée
entre 10 et 12 semaines à cette même période pour
le reste de la France.
Le saviez-vous ? |
L’OMS préconise une
durée d’allaitement maternel exclusif de
6 mois.
En 2002, en France, l’ANAES, Agence Nationale
d’Accréditation et d’Evaluation
en Santé, a publié une recommandation
pour la mise en œuvre et la poursuite de l’allaitement
dans les 6 premiers mois de la vie de l’enfant.
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Pour en savoir plus
Devant le manque de données officielles, La Leche League France a
commandé en 2002 une enquête auprès de l’Institut
des Mamans.
Attention ! |
Cette enquête étant réalisée
par internet elle présente un biais épidémiologique
non négligeable dans le recrutement.
Les données qui en résultent doivent être
interprétées comme des indicateurs de tendance.
En aucun cas elles ne peuvent être retenues comme
représentatives de ce qui se passe sur l’ensemble
de la population.
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De cette étude, il ressort, par exemple, que l’arrêt
de l’allaitement se fait :
- dans le premier mois pour 14,8% des mamans interrogées ;
- entre 1 et 3 mois pour 28,6% ;
- entre 3 et 6 mois pour 31,3% ;
- entre 6mois et 1 an pour 22,5% ;
- au-delà d’un an pour 2,8 %.
Une fois encore ces chiffres varient d’une région à
l’autre. Par exemple, 25% allaitent 6 mois et plus en région
Rhône-alpes contre 15,79% dans le Sud-Ouest.
Plus de 69% des femmes interrogées reconnaissent avoir interrompu
l’allaitement plus tôt qu’elles ne le souhaitaient.
Principaux motifs retenus :
- le manque de lait 32% ;
- la reprise du travail 23,2%.
Des définitions précises
A la faiblesse d’informations statistiques sur l’allaitement
comme c’est le cas en France, faute de politique nationale, s’ajoute
la difficulté d’utiliser des définitions communes précises.
S’appuyant sur les travaux de l’Organisation Mondiale de
la Santé et de l’Interagency Group for Action on Breastfeeding,
l’ANAES, Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation
en Santé, propose les définitions suivantes :
“ - le terme allaitement maternel est réservé à
l’alimentation du nouveau-né ou du nourrisson par le lait
de sa mère ;
- l’allaitement est exclusif lorsque le nouveau-né ou le
nourrisson reçoit uniquement du lait maternel à l’exception
de tout autre ingesta, solide ou liquide, y compris l’eau ;
- l’allaitement est partiel lorsqu’il est associé à
une autre alimentation comme des substituts de lait, des céréales,
de l’eau sucrée ou non, ou tout autre nourriture. En cas
d’allaitement partiel celui-ci est majoritaire si la quantité
de lait maternel consommé assure plus de 80% des besoins de l’enfant
; moyen si elle assure 20 à 80% de ses besoins et faible si elle
en assure moins de 20% ;
- la réception passive (par l’intermédiaire d’une
tasse, d’une cuillère, d’un biberon) du lait maternel
exprimé est considérée comme un allaitement maternel
même s’il ne s’agit pas d’un allaitement au sein.
En raison du manque de consensus dans la littérature, l’adjonction
de vitamines ou de sels minéraux n’a pas été
prise en compte dans les définitions.
Le sevrage correspond à l’arrêt complet de l’allaitement
maternel. Le sevrage ne doit pas être confondu avec le début
de la diversification alimentaire. ”
Le terme d’allaitement mixte, très utilisé en France,
ne correspond donc a aucune définition référente
et devrait être abandonné.
Auteur : Sophie Frignet
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