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Prescription
en pratique
Le problème de la prescription ou de la poursuite d’un traitement médicamenteux chez une femme qui allaite est fréquent. Dans cette situation, la tendance des professionnels de santé est souvent de suspendre l’allaitement le temps du traitement, par crainte d’un effet délétère du médicament sur la lactation ou d’un effet nocif pour l’enfant. Il apparaît en réalité que de nombreux médicaments sont utilisables sans risque chez la femme allaitante, et, qu’à condition de se baser sur des données fiables et précises, il est dans la plupart des cas possible de prescrire les médicaments nécessaires en toute sécurité et en préservant l’allaitement.
L’association amoxicilline - acide clavulanique (Augmentin®) : un médicament souvent utilisé en pédiatrie et utilisable chez la femme qui allaite L’association est prescrite très fréquemment en pédiatrie avec une tolérance satisfaisante. Le rapport lait/plasma est très faible : 0,014-0,043. Lorsque la mère est traitée à la posologie de 1,5 g/jour, la dose théorique reçue par l’enfant via le lait est d’environ 7,5 mg/jour d’amoxicilline et de 0,93 mg/jour d’acide clavulanique (0,5 à 0,7 % de la dose maternelle). Pour mémoire, cet antibiotique est prescrit chez l'enfant à la dose de 50 à 100 mg/kg/jour, soit 250 à 500 mg/jour pour un enfant de 5 kg. Au regard de ces chiffres, la dose reçue par l'enfant via le lait maternel peut être considérée comme négligeable . Le traitement est donc sans risque chez la femme qui allaite (Thomas Hale).
Les médicaments qui nécessitent toujours un arrêt de l’allaitement Il s’agit des produits formellement contre-indiqués pendant l’allaitement :
- les stupéfiants ; - les cytotoxiques, à l’exception du méthotrexate en administration hebdomadaire ; - la ciclosporine : la dose reçue n’est que de 0,4 % de la dose maternelle, mais la toxicité du produit est importante ; - les anticoagulants dérivés de l'indanedione (Previscan®, Pindione®) ; - l'amiodarone, du fait de sa très longue demi-vie (100 jours), du risque important d’accumulation dans le lait (rapport L/P de 4,6 à 13) et de sa toxicité potentielle pour l’enfant (risques d’hypothyroïdie et de troubles du rythme) ; - le chloramphénicol, du fait d’un fort passage dans le lait et d’une toxicité hématologique importante.
Les médicaments à utiliser avec précaution, sous surveillance clinique et biologique Ces médicaments sont : - le lithium ;
Les médicaments qui interfèrent avec la sécrétion lactée Médicaments qui réduisent la production ou l'éjection du lait : - la bromocriptine (Parlodel®); elle inhibe la libération de la prolactine et donc la production de lait. Son passage dans le lait est mal connue (demi-vie de 50 h et taux de fixation sur les protéines plasmatiques de 90 à 96 %), mais ses effets secondaires sont majeurs. Chez la mère, les effets indésirables les plus fréquents sont des nausées, des maux de tête, des vertiges, une hypotension, ou une chute des cheveux. Des cas graves de chocs hypotensifs et d'infarctus du myocarde à l’origine de décès ont également été rapportés. Aux USA, la commercialisation du produit dans l'indication « Arrêt de l'allaitement » a été interdite. Médicaments qui augmentent la production de lait : Il s’agit d’antagonistes dopaminergiques couramment utilisés en pédiatrie, dont la toxicité est faible : - le métoclopramide (Primpéran®)
Principes généraux de la prescription médicamenteuse chez la femme qui allaite
- Ne traiter que lorsque c’est absolument nécessaire : éviter en particulier les médicaments « de confort ». - Eviter au maximum les associations médicamenteuses. - Utiliser chaque fois que possible les médicaments administrés par voie locale, cutanée ou inhalée (nasale ou bronchique) : le plus souvent, leurs taux sériques sont très faibles et leurs taux lactés indétectables. - Examiner le risque encouru en tenant compte de la durée du traitement : une prise ponctuelle unique est inoffensive dans la plupart des cas ; pour un traitement au long cours, il convient en revanche de connaître le passage dans le lait et d’estimer la dose de principe actif reçue par l’enfant. - Etre plus vigilant chez les mères d’enfants prématurés, au cours de la première semaine de vie et en cas d’état pathologique chez l’enfant. - Préférer les médicaments commercialisés de longue date, disposant d’un recul d’utilisation important, aux produits «de dernière génération», dont la diffusion dans le lait n’est pas encore documentée. - Prescrire un médicament qui est aussi utilisé en pédiatrie : même s’il passe dans le lait, l’enfant recevra en général une dose bien inférieure à celle qui lui aurait été administrée s’il avait lui-même été traité. - Ne pas se contenter d’un avis insuffisamment documenté : vérifier les caractéristiques pharmacologiques du médicament et les données cliniques concernant son innocuité. - Dans une classe pharmacologique donnée, choisir le médicament ayant la biodisponibilité la plus faible, le poids moléculaire le plus élevé, la liaison aux protéines plasmatiques la plus forte, et la demi-vie la plus courte ; éviter les médicaments sous forme « retard » ou à libération prolongée. - Conseiller de prendre le médicament juste après une tétée ou ajuster l’horaire des tétées de façon à ce que l’enfant tète à distance des « pics » sériques du médicament chez la mère. Auteurs : Dr Marie Thirion et Dr Carole Fredoueil
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